Innovation de transition écologique
L'Innovation de Transition écologique (ITé)
- Détails
- FUCHS
L'ITé*, de quoi s'agit-il ?
En analysant les différentes modalités d'innovation reconnues actuellement nous constatons qu'un vide subsiste pour accueillir une nouvelle façon d'innover dont les effets positifs sont pourtant déjà constatés. Nous voulons parler ici de processus d'innovations intégrant des dynamiques de croissance et de décroissance, combinées dans des systèmes dont l'objectif est de mener une transition écologique en diminuant les consommations de ressources, voire la production...
* : Innovation de Transition écologique
→ Les définitions actuelles de l'innovation nous suffisent-elles ?
La dernière version du manuel d'Oslo* définit quatre grandes catégories d'innovations :
- de produit (bien ou prestation de service) : une innovation de produit correspond à l’introduction d’un bien ou d’un service nouveau ou sensiblement amélioré sur le plan de ses caractéristiques ou de l’usage auquel il est destiné. Cette définition inclut les améliorations sensibles des spécifications techniques, des composants et des matières, du logiciel intégré, de la convivialité ou autres caractéristiques fonctionnelles ;
- de procédé : une innovation de procédé est la mise en oeuvre d’une méthode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée. Cette notion implique des changements significatifs dans les techniques, le matériel et/ou le logiciel ;
- d'organisation : une innovation d’organisation est la mise en oeuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme ;
- de marketing : une innovation de marketing est la mise en oeuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit.
Source : Insee [lien vers les définitions].
* : Le Manuel d'Oslo est la principale source internationale de principes directeurs en matière de collecte et d'utilisation d'informations sur les activités d'innovation dans l'industrie. Il est édité par l'OCDE et consultable en ligne (lien : OECDilibrary). Page 48 de la 3éme édition : "Les innovations sont définies dans le présent Manuel comme des changements significatifs dans le souci de distinguer ces derniers des petites modifications courantes. Il est toutefois important de reconnaître qu’une innovation peut aussi consister en une série de petits changements progressifs."
Les différents types d'innovations actuellement reconnus sont :
1) Innovation produit : un nouveau produit qui grâce à la technologie apporte des fonctionnalités nouvelles au client,
2) Innovation de service : grâce aux technologies ou grâce à une nouvelle approche de la relation avec le client, le service se trouve étendu et renouvelé,
3) Innovation de procédé : souvent invisible pour le client, l’innovation de procédé modifie la façon de fabriquer le produit et permet par exemple d’atteindre des fonctionnalités jusque là inaccessibles, ou de réduire les coûts de fabrication,
4) Innovation marketing : il s’agit de modifier la façon de mettre en valeur le produit pour le vendre,
5) Innovation de modèle d’affaires : en changeant la façon de gagner de l’argent avec un produit ou un service, il est souvent possible de transformer radicalement un marché,
6) Innovation sociale : cette forme d’innovation touche le management et la façon de piloter une entreprise.
Source : Laval Mayenne Technopole [lien vers les définitions].
Autre classification, qui introduit cette fois la notion d'innovation de rupture :
• Innovation incrémentale,
• Innovation radicale,
• Innovation architecturale,
• Innovation modulaire,
• Innovations de rupture (Disruptive innovations).
Source : article Wikipédia sur l'innovation [lien vers l'article].
→ Quelques précisions concernant les innovations sociales, les innovations de rupture et l'innovation territoriale
- L’innovation sociale continue de faire appel à des définitions plurielles. Une majorité s’accorde à dire qu’elle élabore des réponses nouvelles à des besoins sociaux mal ou peu satisfaits dans tous les secteurs : alimentation, mobilité, énergie, habitat, environnement, santé… Portée par différents acteurs, l’innovation sociale apporte des solutions efficaces à des enjeux complexes auxquels ni l’Etat, ni le marché ne peuvent répondre seuls.
Source à consulter sur l'innovation sociale : AVISE, le "Portail du développement de l'économie sociale et solidaire" (lien vers l'article).
- L’innovation de rupture est un concept récent (Clayton Christensen : The Innovator’s dilemma, 1997). Attention, car l’expression "innovation (ou technologie) de rupture" est souvent employée de façon impropre pour désigner une innovation radicale, ou simplement, de façon emphatique pour désigner une "innovation très innovante". Par opposition à l’innovation incrémentale qui propose une amélioration des performances d’un produit, l’innovation de rupture propose dans un premier temps au consommateur un produit moins performant a priori (la notion de performance étant elle-même très large), mais présentant un potentiel d'amélioration lui permettant de rivaliser avec la technologie qu'elle vient concurrencer.
L’innovation de rupture consiste donc à offrir une technologie ou un produit plus simple, à un coût généralement plus bas, plus proche des attentes du client. Mais le produit innovant à son tour s’améliore et voit ses performances croître au-delà des besoins du public. Théoriquement un nouveau cycle peut alors commencer.
Source à consulter sur l'innovation de rupture : FRANCE STRATEGIE (lien vers le document .pdf à télécharger).
L’innovation de rupture est celle qui crée, transforme ou détruit un marché
(Clayton Christensen, 1997)
- L’innovation territoriale peut se définir comme une réponse nouvelle (ou transférée dans un contexte nouveau) à une problématique et/ou à un besoin identifiés collectivement dans un territoire, en vue d’apporter une amélioration du bien-être et un développement local durable. Son caractère proprement "innovant" repose sur plusieurs éléments caractéristiques qui se combinent. Les deux premiers sont l’adaptation fine de la réponse à un contexte territorial donné et la mobilisation des ressources et atouts locaux. La construction d’un modèle économique durable lui est souvent intimement liée. La capacité à mobiliser les acteurs locaux et notamment les citoyens dans une logique de coconstruction et de coproduction fait également figure de composante clé : l’innovation pour et par le territoire.
Source :
L'innovation au pouvoir !
Pour une action publique reinventée au service des Territoires
Rapport établi par Akim Oural avec l’appui du secrétariat général pour la modernisation de l’action publique
→ Pourquoi avons-nous besoin d'ouvrir une nouvelle perspective d'innovation ?
L'Innovation de Transition écologique (ITé), que nous définissons ici pour compléter le panorama actuel des différentes formes d'innovation, désigne une innovation (donc le fruit d'un processus) répondant à un objectif précis de durabilité (aspects économiques, sociaux et environnementaux) dont la réalisation est évaluée en continu, et conjuguant des phénomènes de croissance et de décroissance programmés et orientés collectivement. L'ITé peut être individuelle ou collective. Dans tous les cas, elle est construite sur un raisonnement accompagné d'une prévision de réduction de consommation de ressources - notamment énergétiques - et de relocalisation des activités économiques. L'ITé a ceci de spécifique qu'elle peut reposer sur le retour à des techniques et des technologies avérées moins productives mais pouvant augmenter la performance globale (performances environnementales comprises) d'un système. |
||
François Fuchs, Argument climatique